Informations sur l'ascension
Mon ascension
Après une semaine intense de road trip spécial via ferrata avec mes amis Victor et Aude, il était temps de remettre un peu les bottes dans du sérieux. La montagne, la vraie. Celle où l'on sent les cuisses chauffer sur les 1000 derniers mètres, où le sommet se mérite.
Ce soir, je retrouve une amie à Vallouise pour lui faire découvrir la montagne, version randonnée alpine et via ferrata. Mais j’avais encore une journée devant moi et l’envie de prendre un peu d'altitude en solo. En épluchant les cartes du secteur, je tombe sur "La Blanche", un sommet qui culmine à 2953 m. Pas tout à fait un 3000, mais on ne va pas chipoter pour 47 mètres. D’ailleurs, je la classe sans remords dans mes "3000", car elle les mérite amplement. Même topo pour le dénivelé : 1400 et des poussières ? Hop, dans la catégorie 1500 D+, c’est tout aussi mérité.
La rando commence sous un ciel bas. Les nuages stagnent, la brume monte par vagues silencieuses. Une ambiance que j’adore : mystérieuse, feutrée, presque méditative. Je monte seul, enveloppé dans cette ouate, et je me dis que le sommet sera probablement bouché.
Mais surprise ! En arrivant sur la crête finale, les Écrins se dévoilent d’un coup, comme une scène de théâtre où le rideau se lève : la Barre, les Bans, le Pelvoux, tout est là. Majestueux. Et franchement, c’est toujours plus beau avec quelques nuages bien placés qu’un grand ciel bleu uniforme. La montagne a plus de relief, de caractère.
Pas trop de monde sur le chemin malgré la haute saison (14 juillet 2025), ce qui m’a surpris. Le camping d’Ailefroide est bien plein, les vans se serrent comme des sardines, mais ici, sur les hauteurs de Vallouise, c’est encore relativement calme. Et tant mieux : je savoure ces moments où la montagne ne bruisse que de mes pas et du vent.
L'itinéraire est alpin, mais sans grosse difficulté technique. Un petit pas d’escalade juste avant le sommet, mais équipé d’un câble. Rien de bien méchant pour un habitué, même si je déconseille de venir ici sans une certaine aisance sur le terrain montagne.
Anecdote historique
La Blanche fait partie de ces sommets discrets mais stratégiques. Elle marque la frontière entre le Vallon de Narreyroux et la haute vallée de Vallouise, deux voies anciennes utilisées depuis des siècles par les bergers et les colporteurs. Le nom même de "La Blanche" pourrait venir des névés persistants qu’on y trouvait jadis jusqu’à la fin de l’été.
D’après les anciens du coin, certains sommets comme celui-ci étaient autrefois gravi par les douaniers pour repérer les contrebandiers qui circulaient entre la France et le Piémont, via les cols secondaires. Aujourd’hui, seuls les randonneurs alpins s’y aventurent…