Informations sur l'ascension
Mon ascension
Aujourd’hui, pour la deuxième journée de randonnée avec mon amie montagnarde, nous avons décidé de viser le Col du Carro, après notre escapade la veille sur la Pointe de Tierce. L’objectif : poursuivre notre découverte de la Haute Maurienne, entre effort, altitude et grands paysages.
Notre point de départ est le charmant village de L’Écot, perché dans le vallon de la Duis, au cœur du Parc national de la Vanoise. Accessible en voiture jusqu’au parking (7 € la journée), il est également desservi par une navette depuis Bonneval‑sur‑Arc — parfait si vous préférez laisser votre voiture en bas. Le hameau, typiquement savoyard, se compose de quelques chalets et de fermes en activité, offrant une ambiance authentique propice à la randonnée.
Notre premier arrêt est au refuge du Carro, perché à 2 760 m entre le Lac Noir et le Lac Blanc. C’est le plus haut refuge de Savoie, idéal pour une nuit d’acclimatation avant des courses plus ambitieuses. Il offre des panoramas splendides sur les glaciers de l’Albaron et la crête frontière des Levanna. Les gardiens sont accueillants, et c’est un véritable camp de base pour alpinistes et randonneurs.
Après un solide ravitaillement, nous entamons l’ascension du Col du Carro : au début, le sentier est facile, mais les choses se corsent vite dans un pierrier instable. Aucun passage technique, mais de la concentration nécessaire pour éviter les glissades. Enfin, nous atteignons la crête, et le spectacle se révèle : panorama italien vers le Grand Paradis, aperçu du Mont‑Blanc, et, côté Maurienne, les glaciers du parc national des Écrin.
Un détail amusant : ici, les randonneurs laissent derrière eux des cairns par centaines, qui forment une véritable forêt de pierres, témoin des passages nombreux au fil des saisons. Mon amie, fascinée, m’a lancé :
“Tu vois, le Grand Paradis, ok. Mais ici, on est déjà au petit paradis.”
📜 Anecdote historique – Le col transfrontalier
Le Col du Carro a longtemps été un passage stratégique entre la France et l’Italie, reliant la vallée de l’Arc à celle du Val d’Orco. Historiquement, il servait aux bergers piémontais pour transiter leurs troupeaux, ainsi qu’aux contrebandiers, profitant de son isolement.
C’est aussi par ce col que certains alpinistes début du XXᵉ siècle ont accédé à la Levanna occidentale ou à la Grande Aiguille Rousse, en reliant les refuges du Carro et des Évettes.
Aujourd’hui, il reste un point de jonction symbolique entre deux cultures de montagne, marqué par ces cairns empilés par milliers, à la fois boussole et mémoire collective.