Informations sur l'ascension
Avant de partir en montagne !
- Météo
- Matériel
- Conditions d'enneigement
Je ne peux que trop vous conseiller de bien lire ces articles ainsi que mes tutoriels montagne.
Mon ascension
En cette fin de juin 2025 particulièrement chaude, j’ai décidé de prendre un peu d’altitude avec mon van pour échapper à la fournaise des vallées. Rien de tel qu’une nuit à 2000 mètres, au frais, pendant que d’autres suffoquent à 25°C dès la tombée du jour. Je suis retourné du côté du lac de Roselend et du Cornet, un coin que j’avais découvert l’année passée en venant faire la via ferrata du Roc du Vent – une pépite des Alpes, que j’ai d’ailleurs refaite la veille.
Il me fallait maintenant un sommet pour le site, quelque chose de pas trop long (je viens tout juste de revenir dans les Alpes), mais avec un peu d'engagement. En fouillant les cartes, je tombe sur la Pointe de la Terrasse. Quelques recherches plus tard, je suis convaincu : 900 m de dénivelé, terrain technique, peu fréquentée… exactement ce que je cherche.
Soyez prévenus : cette randonnée n’est pas anodine. Elle s’adresse à des randonneurs expérimentés, équipés, avec un vrai pied montagnard. La montée jusqu’au passeur de Pralognan, un col qui marque le début des choses sérieuses, se fait dans une pente raide et rocheuse. Quand il y a de la neige, ce passage devient potentiellement dangereux. Ce jour-là, la canicule avait tout dégagé, mais s’il reste de la neige, il faudra au minimum crampons et piolet, et encore, je ne suis pas sur que ça soit possible, c'est raide, ce n'est plus de la rando.
Après le col, l’ambiance devient plus engagée. Le sentier disparaît par endroits, remplacé par des pentes de terre raides, sur lesquelles j’ai dû tailler des petites marches pour caler mes appuis sur certains passages. Ensuite vient un pierrier très instable, pas trop difficile à la montée, mais bien plus piégeux à la descente. Il faut avoir un pied sûr, une vraie lecture de terrain, et de quoi improviser : pas de cairns ici (ils ne tiendraient pas), c’est à vous de tracer votre ligne et d’anticiper la stabilité de chaque pas. J'ai pris un piolet, et il m'a pas mal servi à la descente ! (les bâtons ne sont d'aucun secours si vous glissez).
Les 50 derniers mètres demandent de mettre un peu les mains. C’est de l’escalade facile, entre le I et le II, mais ça reste de la grimpe dans un décor alpin, avec une belle sensation d’exposition.
Et quelle récompense ! Au sommet, la vue se déploie sur les Aravis et les massifs voisins, la Vanoise, l'Italie, une vue à couper le souffle sur la partie italienne du massif du Mont Blanc, les Ecrins au loin, le tout dans une ambiance presque minérale. On se croirait au beau milieu d’une course alpine, bien plus haut qu’on ne l’est vraiment. C’est ce genre de sommet qui ne paie pas de mine sur la carte… mais qui laisse un vrai souvenir.
Anecdote
Le col que l’on atteint s’appelle le Passeur de Pralognan, et ce nom ne vient pas de nulle part : autrefois, les bergers et chasseurs de la région utilisaient ce passage pour franchir discrètement la crête, souvent chargés… de contrebande. Le terme passeur évoque ceux qui guidaient hommes ou marchandises à travers les cols les plus escarpés, loin des regards. Aujourd’hui encore, quand on grimpe dans ce décor raide et sauvage, on comprend pourquoi seuls les montagnards aguerris s’y risquaient.